— … Non !…
— Ah ! non ! ça n’a pas marché, j’en suis encore toute mouillée inutilement. Je ne peux tout de même pas lui faire voir les dommages que l’autre a causés et qu’il n’a pas réparés.
Il ne dit rien. Interrogeons-le, puisque c’est l’usage de savoir un minimum d’état civil sur les gens avec qui on se trouve…
— Qu’est-ce que vous faites dans la vie, vous ? Vous suivez les femmes, c’est tout ?…
— Pas de mise en boîte ! j’fais du trapèze !
— Hein ?
— Ben quoi ! je dis : « je fais du trapèze ! », du trapèze volant, quoi ! au Médrano. Jimmy, je m’appelle ! Tu connais pas Jimmy ? T’as pas vu la photo dans l’Intran de la semaine dernière ? On a un beau maillot tu sais, et puis on le remplit bien. Tu veux tâter les biceps ? C’est pas du fromage tu sais ! Tu sens comme ça roule ! J’te casse une noix entre le biceps et l’avant-bras, moi !
Je me tais, ne sachant trop quoi dire devant cette voix vulgaire et chaude, agréable. Comme ce parigot peu distingué, mais fort, me change du raffiné de tout à l’heure.
— T’as tâté ? Et ça, tu veux tâter ? Tiens, mets la main !
— Ah ! c’est toujours la même chose qu’ils finissent par vous faire tâter, les hommes.
Je tâte. C’est dur. Ça monte droit comme une tige sous le pantalon en sportex.