Page:Varley - Une jeune fille à la page, 1938.djvu/5

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 5 —

Je lui réplique par une citation de mon livre : « Sous le désir, mon corps s’entrouvre comme une grenade mûre… »

Il sursaute.

— Que racontes-tu là ?…

— Rien, je lis simplement.

— Tu as l’air de choisir tes lectures avec soin.

— Mais papa, je lis le dernier livre de maman : Le Semeur de Rêves.

— Ça te plaît ?… interroge maman sans s’émouvoir.

— Beaucoup, c’est si excitant.

— Tu me le passeras, fait Claude aussitôt.

— Et voilà ! fait mon père. Voilà comment on élève les enfants de nos jours !…

Maman rit aux éclats.

— Plains-toi de tes enfants. Ils sont vivants, gais et sains. Tu le dis toi-même à longueur de journée…

Père reprend, après quelques instants de silence.

— De quoi parle ce livre ?

— D’amour, papa, et je t’assure que c’est bien expliqué, tu devrais le lire.

— Hum !… Naturellement !… Mais je me demande où votre mère va chercher ce qu’elle écrit. Parce que j’ai de bonnes raisons de croire que ses expériences à ce sujet sont restreintes.