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partant je me cogne à une ravissante petite gouape qui m’interpelle.

— Alors ! la belle, on est pressée, on téléphone à son chéri ?…

— Oh ! vous, laissez-moi !…

— Comment, que je vous laisse ?… Déjà !… On n’a pas seulement eu le temps de se dire un petit bonjour !…

— Vous me direz un petit bonjour une autre fois !

Il me suit du regard. Il en est pour ses frais, l’amour de gosse.

Je rejoins Gérard impatient et nous entrons dans son appartement.

D’abord il ne dit rien, il ne bouge pas, puis il se décide. Il avance la main, je sais où il la posera… Elle atterrit sur mes seins, il les tâte à travers l’étoffe.

Mes seins gonflent ma blouse. Il les tâte doucement, il en fait le tour, d’abord comme pour bien préciser leur forme, puis il semble s’apercevoir qu’il y a une pointe. Il la pince légèrement, la roule entre deux doigts, puis il s’énerve, en veut davantage. Il tente de faire entrer sa main dans mon corsage, par le haut.

J’ai une broche difficile à ouvrir. Ça retarde la manœuvre et il s’affole. Moi aussi. Mais ce n’est pas si désagréable d’attendre comme cela cinq secondes qui ont l’air d’un siècle. Mes pointes ont le temps de se gonfler, de se raidir davantage.