— Téléphone-lui que tu m’as rencontrée. Que je pars en voyage. Que j’insiste pour te garder un moment. Elle n’osera pas refuser.
— Bon, je vais essayer.
Nous entrons au bar du Café de Paris et de là je téléphone. Maman me laisse libre. Je remarque que sa voix est un peu triste.
— Qu’est-ce qui ne va pas ? lui demandai-je.
— J’ai été obligée de faire mourir Christian, tu sais, le bel amoureux de mon dernier roman.
— C’est idiot de te faire du chagrin pour ça, puisque c’est toi qui l’as tué. Et, tu sais, un homme de moins, ça ne fait pas grand-chose.
— Tu as raison, dit maman, qui se met à rire. Allons, amuse-toi bien !
En quittant la cabine, un inconnu se poste devant moi. Il étend ses bras pour m’empêcher de passer.
— S’il vous plaît, dis-je d’une voix coupante en le dévisageant.
— Une minute. Peut-être aurez-vous besoin de moi. Je suis avocat.
— Je me demande en quoi un avocat pourrait m’être utile ?
— Sans vouloir être indiscret, j’ai entendu votre conversation tout à l’heure. Qui a tué un homme sur vos conseils ?