— Il n’y aura bientôt plus d’hommes que je ne connaisse, me dit-elle en riant. Je vais partir au Japon pour en trouver encore.
Un individu tente de me harponner, de me jeter le grappin dessus. Il est venu dîner chez nous un jour. Maman, qui le trouve grand seigneur, l’aime bien, alors il croit que c’est arrivé.
Moi, les grands seigneurs ne m’en imposent pas, je suis républicaine.
C’est le type même du parfait crétin, du goitreux. Il a lutté toute sa vie pour obtenir des gens qu’ils disent « coquetel » et non « cocktail » et « fleuretter », notre jolie expression de chez nous « conter fleurette », au lieu de « flirter ».
Je fuis, mais il me poursuit en se tortillant comme un ver de vase. Toi, quand j’irai à la pêche je te colle au bout de l’hameçon !
Le crétin me dit :
— Vous n’êtes pas une jeune fille, vous ! Vous n’êtes pas plus une jeune fille que moi !
Que lui ? Sait-on jamais ! Il a peut-être un petit machin soigneusement caché sous son pantalon. Cela s’est vu ces trucs-là ! C’est comme le champion de course à pied qui bandait au départ et accouchait de deux jumeaux à l’arrivée.
Heureusement Claude vient à mon secours.
— Tiens, voilà un Monsieur qui veut danser avec toi, me dit-il.