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très intime, là où l’on n’est pas encore très compromise. Mais il s’impatiente, je comprends cela, il pousse son doigt en remontant, il tourne un peu et… la première phalange entre, il n’y a plus qu’à le laisser pousser… ce qu’il fait ; il pousse, il remue doucement comme le battant d’une cloche. Je me laisse glisser encore de quelques centimètres, je m’installe commodément. Il y est tout à fait…

Je descends comme s’il ne s’était rien passé, appelant à la rescousse toute ma dignité de jeune fille bien élevée qui ne se fait pas peloter dans le métro.

Mes deux frères m’accueillent joyeusement.

— Il y a une surprise-party chez Stasia ce soir. On pend la crémaillère. Tu en es ? me demande Antal.

— Bien sûr ! Si maman ne crie pas trop fort.

— Elle ne dira rien. Je lui ai expliqué que nous allions à l’Opéra, explique Claude. Si nous rentrons trop tard, nous trouverons bien un alibi.

— Ça va ! J’en suis ! Vous avez de l’argent ?…

— Non ! Fauchés !… Tu devrais taper papa !…

— C’est toujours moi qui suis de corvée !…

— Papa a toujours été sensible au charme féminin !

C’est vrai. Aussi j’obtiens facilement de lui cinq cents francs et la recommandation de bien nous amuser. Il peut compter sur moi !

Chez Stasia, quand nous entrons, vers dix heures, la fête bat son plein. Elle habite un studio moderne, rue des Dardanelles. Un vaste atelier décoré comme un fond de mer. Les