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Un jour, je me suis mise à genoux sur un de ces petits prie-Dieu. Je ne pensais pas à mal, pourtant ; j’étais bien normalement agenouillée penchée en avant, les fesses tendues. Et j’ai éprouvé une sensation bizarre.

Souvent je ressens cela quand je me mets à genoux. Cela me tend toute, derrière. Je ne peux pas tendre la croupe sans avoir envie d’y mettre quelque chose. Ça me remue, mon cœur fond, mon petit orifice bat, palpite et s’amollit.

Je ne pouvais pas résister, j’éprouvais une bizarre envie, l’envie de quelque chose qui m’aurait pénétrée, qui serait allé au fond par ce petit trou qui ne semble pourtant pas fait pour cela.

J’ai baissé ma culotte, j’ai mouillé mon doigt, je l’ai glissé dedans, j’ai remué doucement, le faisant entrer et sortir doucement. C’était bon… et j’attendais. J’attendais quelque chose qui montait, j’avais chaud là-dedans et j’éprouvais un bizarre désir, le désir de quelque chose qui aurait complété encore mon bonheur.

Il me semblait que ç’aurait été doux si quelque chose à la fin avait coulé en moi, avait jailli au fond, et je me disais : « Plus tard j’aurai cela. »

J’ai aussi d’autres souvenirs. D’autres souvenirs, c’est-à-dire d’autres poses.

C’est ici, dans cette chambre, dans ce refuge, que je prenais des poses, que j’imaginais les mille variantes nécessaires à l’immense tendresse qui gonflait mon cœur de jeune fille qui devine, qui cherche, qui imagine, qui ne sait pas encore.