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tis. J’ouvre un œil et regarde celui qui a de si bonnes intentions à mon égard.

C’est un tout jeune homme dont le visage me semble étrangement familier… Son sourire est triomphant… Et je sens passer en moi une longue impatience.

La culotte enfin descendue, il faut passer le cap des souliers. Il me relève les jambes, m’écarte. Je dois offrir à un regard indiscret un assez joli point de vue, la croupe bombée, le… oui, largement ouvert.

Faire ça par terre, a-t-on idée ? Comme c’est peu respectueux, peu protocolaire. Déculottée, je reste ainsi, le côté pile de ma personne piqué par l’herbe. Ah ! cela ne fait pas le même effet que dans un lit !

Tout est champêtre, agreste, avec juste ce qu’il faut de ciel à l’endroit où il faut qu’il y ait du ciel. Un petit ciel tendre, jeunet, complaisant pour nous. Ça sent l’automne, l’odeur large de la terre, l’odeur serrée, pointue, des feuilles mortes et celle des branches cassées, les mêmes qui me piquent le derrière.

Je vois une main déboutonner un pantalon, en sortir ce que j’ose appeler, maintenant, après les leçons d’hier soir, une jeune queue. Et j’attends…

Attente terrible et délicieuse. J’attends le choc, j’attends en devinant ce qui va se passer, en en rajoutant ; j’attends le membre qui refoule, qui chiffonne mes replis intimes, qui glisse. J’ai envie de lui dire :

— Va au fond, maintenant ! Va vite, entre en moi !