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reposer. Je connais un coin moussu où il fera bon s’étendre. La tête posée sur mon carnier, dans une attitude pas trop convenable, je pense à des choses… Aux choses d’hier soir.

Je fais mon petit bilan, je récapitule et je me sens tout juste dans l’état où l’on est quand on récapitule ces choses-là. Car j’ai de la mémoire, moi.

Mes deux cuisses frottent légèrement l’une contre l’autre, petite ruse innocente qui aide encore ma mémoire. Et je ruse, je ruse si bien que je finis par somnoler dans un sommeil léger ; je fais un rêve riche en détails scabreux.

Depuis hier soir j’ai entre les mains (manière de parler) quelques souvenirs utiles. Je n’ai pas besoin de chercher loin comme les autres fois : je vois un pantalon qui s’entrouvre et cette fleur rose qui sort…

Et puis, tout à coup le rêve devient réel. Vais-je crier ? Je sens quelque chose qui fouille, qui retrousse. On m’arrache ma petite culotte. L’élastique qui serrait ma taille serre maintenant mes fesses, au beau milieu de la courbe. C’est l’endroit le plus difficile à passer. Mon satyre s’en aperçoit et s’énerve un peu. Je sens deux mains, bonnes d’ailleurs, dans leur colère, insister, tripoter, tirer. Comme préliminaires, c’est d’ailleurs plutôt agréable.

Je me sens touchée juste à l’endroit où je rêvais le plus fort. C’est vague d’abord, peu précis. Je sais seulement que c’est quelque chose qui avance, plein de bonnes intentions à mon égard, de bonnes intentions qui écartent mes replis les plus intimes, qui glissent, qui pénètrent. Les voilà au fond maintenant.

Mon cœur, qui sait ce qu’il a à faire, bat un peu vite. Mes seins avancent tant qu’ils peuvent, et ils peuvent, je le garan-