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Il écarte mes jambes avec son genou ; il écarte les deux battants de l’entrée ; il sépare les lèvres avec son doigt, il élargit l’ouverture ; il frotte légèrement, puis fort.

Et tout à coup son pouce remonte, et cherche.

Je me demande s’il va trouver. Mais il trouve tout de suite. Son pouce se pose sur le petit monticule qui depuis quelques instants relève la tête et commence à sortir de sa retraite.

Il l’agace, le roule entre se doigts. Il s’en va, il vient et, à chaque fois, je suis surprise et émue, d’une émotion qui me descend le long du dos. C’est bien fait, presque aussi bien que quand je le fais moi-même.

Mais qu’y a-t-il ? Il m’a lâchée tout à coup, il a ramené sa main vers lui pour aller chercher je ne sais quoi…

Et je sens maintenant comme un pouce brûlant qui tâtonne à l’entrée. Cela ne dure pas longtemps car malgré moi les portes s’amollissent, cèdent. Il a passé ses mains sous mes fesses et les soulève. Le long doigt chaud essaie de s’enfoncer en moi.

Quelque chose résiste, qui m’appartient, se contracte, quelque chose qui voudrait barrer la route à l’envahisseur. Mais avec une sorte de décision brusque qui me fait pousser un cri que j’étouffe dans la paume de ma main, il plonge au fond…

Le plaisir et la douleur sont si proches, s’entremêlent de telle façon que je ne les distingue plus. Et puis le plaisir surnage seul.