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Ah ! les amis de papa ! C’est curieux, mais il semble que ce titre les autorise par la même occasion à me pincer les fesses. C’est convenu à l’avance.

Dès que papa me dit : « Je te présente Monsieur Untel », je peux être sûre de sentir cinq minutes plus tard un doigt essayer de s’enfoncer subrepticement dans une de mes petites cavités naturelles, le nez et l’oreille exceptés, ou une voix s’écrier :

— Mais qu’est-ce que ces petites pommes qu’elle a dans son corsage, c’t’enfant !… on dirait des nichons, ma parole !…

Je n’ose pas dire le contraire. Ce serait trop long et surtout trop vexant à expliquer… Et puis je n’ai pas le temps !…

Sur ma bouche s’est posée une bouche dont la dureté me surprend. Mes lèvres s’entrouvrent sans le vouloir et je reçois profondément une caresse nouvelle et grisante.

Une des longues mains s’appuie à ma nuque et m’enserre ; l’autre, doucement, caresse mes seins… je chancelle de honte et de plaisir, mais la bouche reste sur la mienne, impérieuse.

J’ai, contre moi, une poitrine rude qui m’écrase délicieusement.

— Viens ! fait-il.

Je ne dis rien, mais tout mon corps répond oui. Le grand lit nous reçoit ; j’ai fermé les yeux. Des mains habiles dégrafent ma robe qui glisse ; je me laisse aller ; j’attends la caresse qui vient fatalement.