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Il se dresse d’un bond.

— Qu’y a-t-il ?…

Je bafouille.

— Rien !… je venais voir si vous n’aviez besoin de rien.

— Non, merci !…

Il lève sur moi des prunelles bleues, lourdes d’étonnement.

— Bien !… Alors, je pars !…

Et, disant cela, je m’assieds sur le bord du lit. Son parfum me surprend. Parfum de jeune garçon : tabac blond et lavande. Je ferme les yeux.

Un léger étourdissement me prend. Je sens ma poitrine qui se tend sous ma robe de satin blanc, ma robe du soir que j’ai gardée sur mon corps nu.

Le jeune garçon fait en ce moment preuve de la plus totale incompréhension. Il faut que je m’arrange pour lui faire comprendre pourquoi je suis venue.

D’un geste timide je prends sa main. Elle est douce et chaude… telle que je l’imaginais posée sur mon sexe rose comme une grande fleur charnelle. Je joue avec elle d’une manière bizarre, équivoque. Si maman me voyait ! Elle s’en indignerait et cela lui inspirerait un petit paragraphe.

Je frotte mes doigts contre ses doigts. De longs doigts nerveux qui me plaisent, de bons doigts utiles et suggestifs. J’avance la poitrine, je mets mes seins en avant, je croise les jambes très haut de manière à lui faire voir ce qu’il faut voir.