Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et vagabonds ; inutile de vouloir les doter d’une intelligence rationnelle.

Il paraît à tout le moins probable, malgré le silence des journaux à leur réapparition, que la vingtaine de Chimères vues dans Paris ne furent pas les seules à sortir de l’usine. Une autre bande d’égale importance serait partie vers le Nord. Elle aurait fait dans la nuit des coupes sombres dans Chantilly et dans Creil ; puis leur randonnée se serait prolongée à travers une région « saine » mais privée de courant à leur approche ; affamées, sans électricité nutritive, décroissant de taille quoique toujours redoutables, leurs derniers survivants auraient été signalés vers Longueau, où l’on perd définitivement leurs traces.

Même en ne tenant compte que des faits dûment avérés : la marche sur Paris et le retour à l’usine de St-Denis, le comportement des globes, le choix délibéré qu’ils semblaient faire de leurs victimes, pour les foudroyer par contact, des savants tels que le professeur Nathan, le docteur Charles Richet et le philosophe Bergson, ont conclu qu’il fallait voir dans les Chimères des êtres pensants, les premiers nés d’un ordre supérieur de Xénobies, quelque chose d’équivalent dans leur création spéciale à l’humanité dans la nôtre ; et M. Bergson a même déploré que leur destruction eût interrompu prématurément l’expérience…

Il est vrai que d’autres savants de valeur non moins grande, comme le docteur Gustave Le Bon et M. Jean