Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le signal virent dans l’arrivée des Chimères une aide inattendue, providentielle, et le mouvement commença vers 9 heures et demie du soir, sur la place de la République, à la faveur de la confusion. Mais la garde républicaine veillait ; en cinq minutes les renforts arrivaient de toutes parts, et l’échauffourée, limitée aux abords de la place et à l’entrée du boulevard Magenta, fut terminée avant 11 heures.

J’étais alors avec Géo place de l’Opéra, sur la terrasse du Café de la Paix, et nous ne vîmes rien que le passage de quelques camions de troupe expédiés de l’École Militaire. On ignorait encore qu’il s’agît d’une émeute, le bruit courut d’un retour offensif des Chimères. Et cette quasi simultanéité ne contribua pas peu à établir la confusion entre les deux ordres de faits.

Quelques minutes plus tard, les hauts-parleurs de l’Écho de Paris proclamaient la décision gouvernementale de détruire les monstres de Saint-Denis.

« La criminelle imprudence des communistes, qui ont passé outre la loi antiélectrique et remis en activité la Centrale d’énergie de Saint-Denis, a entraîné un danger nouveau, de conséquences infiniment graves. Une génération de Xénobies est née, dont les premiers représentants ont semé la mort et la terreur dans la capitale. Ces êtres sont rentrés dans l’usine, et les mesures sont prises pour les empêcher d’effectuer une nouvelle sortie. Mais, dans l’ignorance où nous sommes de leurs possibilités d’action, il est à craindre que, si on les laissait