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— Ma mère est partie au bureau de placement, pour tâcher de trouver une bonne. Ma sœur, elle poursuit ses conférences en province avec Cheyne. Comme il ne sait que l’anglais, elle parle à sa place et se présente… elle a tous les culots !… comme devant piloter la prochaine fusée. Ils font aujourd’hui Brest et Rennes. Ce qu’il y a d’énorme, c’est que l’interdiction des vols astronautiques ne les gêne pas du tout, et l’émission des titres européens va être couverte d’ici quelques jours.

« Il est vrai que Rosenkrantz a lié partie avec eux. Cheyne lui cède ses procédés de fabrication du pétrole synthétique, moyennant quoi la Standard soutient l’émission de la Moon Gold. Cheyne jubile. Il a trouvé l’associé idoine. Adieu la misogynie ; et je commence à croire pour de bon que cela finira par un mariage.

« Moi, je ne demande pas mieux ; mais c’est notre noble mère qui trouvera la couleuvre dure à avaler. Pense donc : un Yank archiroturier, fils d’un balayeur ! Elle est déjà bouleversée de savoir que sa fille « s’exhibe comme une histrionne et traîne dans la boue de la spéculation le vieux nom des de Ricourt ! »

Je planais dans la joie, à ces nouvelles favorables ; j’en éprouvais tant d’affection pour mon vieil ami Géo que, quand il m’invita à dîner pour le soir, j’acceptai d’enthousiasme. Mais avant de le quitter, une réflexion me vint :

— Et si ta mère n’a pas trouvé de bonne ?