Vous de quy l’esprit s’amuse
Aux doctrines d’une Muse,
Ne la cherchez pas icy ;
Mais si vous cerchez des larmes,
De la peine et du soucy,
Lisez mes funèbres carmes6.
Antistrophe.
Fortune jamais aux siens
Ne donna plus de moyens
Pour se jouer de leur vie ;
Jamais on n’a veu le sort
Avoir eu si grant envie
De chercher aux siens la mort.
Vomissez vostre rancune,
Vous tous mignons de fortune7,
Car le bonheur d’un Dauphin
A permis que vostre rage
Se soit ouverte à la fin,
Pour vous causer du dommage.
Epode.
Benissons l’honneur des roys,
6. Laffemas, par le ton sinistre qu’il prend ici, et qu’il soutiendra dans toute cette pièce, prélude bien à ses futures fonctions de bourreau.
7. L’expression mignon de fortune étoit consacrée pour les favoris de roi et de ministre, comme l’étoit Loste, à qui M. de Villeroy avoit accordé toute sa faveur. Régnier, vers le même temps, les désignoit ainsi dans sa troisième satire, V. 61 :
Du siècle les mignons, fils de la Poule-Blanche,
Ils tiennent à leur gré la fortune en la manche.