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qui lui seroit payé par l’épée de connétable, qu’il souhaite extrêmement29.

Je vous ai mandé tout cela, je vous le confirme. Je vous prie, gardez bien cette lettre pour vous en bien souvenir, et la faites bien considérer.

Soyez assuré qu’il ne se passera rien de considérable de quoi vous ne soyez averti par moi. Moquez-vous de toutes les autres nouvelles qu’on vous mandera, et faites un fondement assuré sur ce que vous recevrez de moi.

Le sommaire de ce que je vous ai mandé revient


29. Nous ne connoissions pas cette singulière particularité, qui n’est pas toutefois invraisemblable, quand on se rappelle que Mazarin ne fut, à ce qu’on croit, jamais ordonné prêtre, et qu’il avoit commencé par être capitaine dans les troupes pontificales. Il n’auroit fait que revenir à son premier métier, en supprimant bien des grades intermédiaires, car il y a loin de capitaine à connétable. Il revint un peu plus tard à une ambition un peu plus raisonnable, quoique plus haute : « C’est, lisons-nous dans un des Manuscrits Fontanieu, une anecdote sçue de très peu de personnes, et qu’on ne trouve écrite nulle part, que le cardinal Mazarin, dans les derniers moments de sa vie, étoit sur le point d’être élu pape. La France, l’Espagne et l’État de Florence luy avoient donné leurs voix ; et son élection, par ce moyen, estoit sûre. M. de Croissy, qui pour lors estoit ambassadeur à Rome, l’a dit à plusieurs de ses amis, et particulièrement à M. le cardinal Fleury, qui me l’a redit à moy-mesme. Il adjoutoit que la raison que D. Louis de Haro donnoit du consentement de l’Espagne étoit que le cardinal ayant été seul capable du projet et de l’exécution de la Jurix-Universelle, il étoit seul capable de la soutenir. »