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cour, et on ne désire pas qu’il vienne. Et lui aime son repos et considère que s’il étoit à la cour, il seroit le jouet des favoris, qui, tous les jours, le rendroient méprisable. Il n’est point homme ni à faire ni à entendre à aucune entreprise, quand même elle seroit assurée.

M. le prince de Condé est brave de sa personne, comme vous savez ; mais tout son parti est ici entièrement anéanti. Il est pourtant très certain que s’il avoit un bon succès, il arriveroit ici une grande révolution ; mais s’il ne gagne une bataille, il n’y a rien à faire pour lui9.

Le duc de Longueville écoute toutes sortes de propositions, mais il n’est capable de faire aucune bonne entreprise, ni de prendre point de ferme résolution10.

Tous les autres princes effectifs, ou qui se disent tels, ne sont capables de rien, et ne sont considérables en quoi que ce soit.

Quant à la cour, le roi, en l’âge où il est11, prend ses divertissements à la chasse et à faire l’amour.



édit. Petitot, t. III, p. 39, 233–234, et l’Histoire du château de Blois, par M. de La Saussaye, 1840, in-12, p. 416 et suiv.

9. Condé, qui commandoit alors dans l’armée espagnole, eut le bonheur de ne pas gagner, contre son roi, cette bataille, qui eût si fort avancé ses affaires de rebelle.

10. Il n’en prit pas en effet. Depuis sa sortie de la prison, où il étoit resté un an avec les princes de Condé et de Conti, il ne se mêla pas activement aux affaires.

11. Il avoit alors dix-sept ans passés.