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Et plus heureux celuy qui viendroit dire :
« Henry vainqueur en France se retire. »
Soubs cest espoir en grants devotions,
Journellement faisons processions.
Processions, regrects, deuil et soucy
Sont les esbats que nous prenons icy,
En attendant la fortune prospère

Des fils aimez6 et de l’honouré père.



6. Ces « fils aymez » étoient le Dauphin, Henri, et son frère le duc Charles d’Orléans, tous deux au siége de Perpignan, dans les premiers mois de 1543, pendant que leur père étoit allé réduire une sédition à La Rochelle. En 1536, date préférée par l’écrivain de la Revue de Paris, le roi et ses fils, nous l’avons dit, étoient aussi tous en campagne, mais à cette époque Henri n’étoit pas encore dauphin. Son frère aîné, François, ne mourut en effet cette année-là qu’à la fin de l’expédition en Provence contre Charles-Quint. Les vers que Catherine auroient faits sous l’inspiration de l’absence motivée par cette expédition ne pouvoient donc être donnés comme étant de la dauphine, puisque Catherine ne l’étoit pas encore. Le copiste auroit dit : Epistre de madame la duchesse d’Orléans, seul titre qu’elle eût alors. Si donc, pour conclure, Catherine est appelée madame la Dauphine en tête de ces vers, c’est qu’ils sont d’un temps où on l’appeloit ainsi, et par conséquent d’une époque postérieure à l’expédition de 1536.