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« Lors me verras ainsy que me demandes.
« En ce temps là, pour plaisir les picquoit,
« Et sans danger aux armes s’apliquoit.
« Mais maintenant pour le bien de la France
« Et pour honneur prend armes à oultrance.
« Que Dieu luy doint, aprez tout debastu,
« Fortune esgale à sa grande vertu. »
Sur ce m’en vay à ma chambre ou ma salle ;
Lieux desolez, on ny chante ny balle.
Là, devisant, à mes gens je m’adresse,
Aussy faschez quasy que leur maistresse.
Tandis, parfoys, devers vous se transporte
Hoste ou lacquays qui nouvelles apporte,
Mes lettres prends avec extresme joye ;
Mais tout à coup j’ay si grand peur que j’oye,
En les lisant, quelque mal advenu,
Qu’entre ayse et poine est mon cueur destenu.
Quand j’ay tout leu, et que rien je n’y treuve
De mal venu, m’est advis que j’espreuve
L’ayse de ceulx qui ont faict leur voyage
De sur la mer sans avoir eu orage.
O plus heureux que Mercure celuy
Qui dez demain, ou plus tost aujourd’huy,
Me vouldrait dire, en riant de vray zesle :
« Madame vient ; » ou : « Allez devers elle ; »



toit, dit Brantôme, fort bien à cheval, et hardie, et s’y tenoit de fort bonne grâce, ayant esté la première qui avoit mis la jambe sur l’arçon, d’autant que la grâce y estoit bien plus belle et apparoissante que sur la planchette, et a toujours fort aimé d’aller à cheval jusqu’à l’âge de soixante ans ou plus, qui pour sa foiblesse l’en privèrent, en ayant tous les ennuis du monde. »