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Epistre de Madame la Daulphine escripvant
à Madame Marguerite
1.

Vous vous pourrez esmerveiller, Madame,
Dont si soubdain, sans avoir appris d’asme2,
Je me suis mis à composer en vers,


1. Ces vers, dont l’intérêt n’échappera certainement à personne lorsqu’on les aura lus, et surtout lorsque l’on connaîtra le nom de leur auteur, n’ont été imprimés, si nous ne nous trompons, que dans la brochure à petit nombre publiée par M. Fréd. Chavannes, Notice sur un Manuscrit du XVIe siècle, appartenant à la Bibliothèque cantonale de Lausanne (Lausanne, 1844, in-8), et dans la Revue de Paris, du 28 avril 1844, p. 278–280, d’une façon même assez peu correcte. Ils sont extraits, ainsi que ceux de Clément Marot, dont le même numéro donnait des fragments, d’un manuscrit de la bibliothèque de Lausanne, formant 282 pages petit in-fol., et provenant de la succession du docteur Favre de Rolle, célèbre au dernier siècle par sa science et par ses hautes amitiés. Ce manuscrit ne porte aucune signature, mais on voit par certains détails qu’il dut être copié par un maître d’écriture qui vivoit à Genève au temps de Calvin. L’écriture est d’une assez belle gothique. Passons à la question la plus importante. Quelle est la Daulphine dont nous donnons ici l’épistre ? Ce ne peut être que Catherine de Médicis. On en doute