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cachoit sous ses aisselles. Un maistre ès arts le marchandoit, qui, ne pouvant souffrir l’odeur, en recherchant la cause, il s’ecria : Hircum sub alis3. Τετραγμαχαλος. Survint un courtisan qui dissipa la mauvaise odeur avec son colletin parfumé4.



débarquement à l’île de Ré. Il y expliquoit les raisons qui avoient déterminé le roi Charles à l’envoyer avec une flotte au secours de La Rochelle, « par pur zèle de religion ». (Leclerc, La Vie de Richelieu, 1724, in-12, t. I, p. 301.) — On verra tout à l’heure que, malgré l’exacte police de Richelieu, des exemplaires de ce manifeste s’étoient glissés jusque dans Paris, et se vendoient sous le manteau. Le cardinal prit alors le parti d’y faire répondre, et choisit une des bonnes plumes qui fussent à son service. Nous connoissons en effet peu de livrets de ce temps où il se trouve autant d’esprit et de verve. Il est probable que Richelieu fut pour beaucoup dans l’inspiration de ce pasquil, peut-être même dans sa rédaction, et j’assurerois qu’il en fut content. L’auteur, que nous ne connoissons pas, avoit pris avec intention le pseudonyme de Francion, qui accusoit bien sa qualité de François et le but tout patriotique de sa réponse. C’étoit du reste un nom aimé de Richelieu. Nous le trouvons porté par le personnage qui parle pour la France dans la tragédie d’Europe, qu’il fit en collaboration avec Desmarets.

2. Notre Francion joue ici sur le nom du duc de Buckingham, que l’on prononçoit alors partout en France Boucingant.

3. Encore une allusion au nom du duc, dont, je viens de le dire, la première syllabe, telle qu’on la prononçoit, était bouc.

4. Il étoit toujours à la mode, parmi les courtisans, de porter de ces collets « de peau de daim parfumé », coleto de ambar, dont parle Cervantes (D. Quichotte,