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Depuis qu’il voit armer ensemble

Tant d’enquesteurs sur Ravaillac5.

Il joint la Verge de Florence6 ;
Mais leur bonheur a difference
D’un poinct que j’admire souvent :
C’est que l’un, tournant le derrière,
A gaigné la charge guerrière,
Et l’autre en poussant le devant.

Celuy qui sans O rien ne scelle,
Soubs qui la Justice chancelle7,


5. On sait qu’il passoit publiquement pour complice de Ravaillac ; on disoit même que c’est lui qui avoit porté au roy le dernier coup de couteau. La tragédie de Legouvé, La Mort de Henri IV, roule tout entière sur cette complicité de d’Épernon.

6. Il s’agit d’un des coglioni que le maréchal d’Ancre avoit à sa solde, et dont nous avons déjà parlé, t. IV, p. 19, 25 ; mais duquel est-il ici particulièrement question ? Je ne saurois le dire. Le Pasquil Picard coyonnesque, 1616, in-8, p. 4, parle ainsi en son patois de la sequelle italienne que traînoit après soi Concini :

Ce conquerant et monarque d’Idée
Void tous les jours sa fortune en fumée
Assisté par un tas de mors de faim (sic)
Qu’il a choisi, achepté de sa main
Des thresors pris dans la Bastille.
Voyez qu’il a sa main habile
A bien compter et par millions
Soudoyer nombre de Coyons.

7. C’est le nom de Claude Mangot, fait tout nouvellement chancelier, qui se cache sous ces allusions à équi-