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Tirez des halliers2 de qui l’ombre

Gaste ainsi nos jeunes forests.

Tous les cinq sont divers d’escorce,
De tronc, de matière et de force ;
Mais tous cinq, comme chacun sçait,
Sont propres pour un feu de joye
Dans le Royaume, afin qu’on voye
L’effect du pseaume trente-sept3.

Le plus gros tizon, qui tout pare,
C’est l’homme à la fortune rare,
Roy de Metz, sieur de Cadillac4.
Il est sec et de bois de tremble,


2. Si cette pièce eût été faite après l’assassinat de Concini, nous croirions qu’il y a encore ici une allusion. Le frère du capitaine des gardes, frère de Vitry qui porta le premier coup à Concini, s’appeloit Du Hallier. (Tallemant, édit. in-12, t. I, p. 192.)

3. C’est dans ce psaume que David parle le plus éloquemment des disgrâces qui l’accablent, et dont triomphent ses ennemis : « Quoniam iniquitates meæ supergressæ sunt caput meum ; et sicut onus grave, gravatæ sunt super me. » (Verset 5.)

4. Il s’agit du duc d’Épernon, qui cumuloit le gouvernement de Metz et celui de la Guienne, où se trouve Cadillac. Dans une autre pièce de la même année, Pasquin, ou Coq à l’asne de Cour, p. 12, il est aussi parlé des prétentions du duc à se faire roi dans son gouvernement de Metz :

Il est fin ce vieux roy de Mets....
Aincy l’evesque de Coulongne
Autre fois se fist souverain.