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jugement et sans ordre, chacun vouloit estre logé en mesme temps et prendre des logis à ses plaisirs


collection de farces, moralités, sermons joyeulx, etc. — L’un des livres les plus curieux de la fin du règne d’Henri IV, le Paysan françois, fit sous la même forme son envoi à la reine Marie de Médicis. Lors, dit-il :

Lors qu’a Fontainebleau, distant de mon village
Six lieux, j’alloy, Madame, vous y pensant trouver,
Pour ce discours rustic, mais bon, vous presenter,
Tel, que j’avois ouy ailleurs qu’au labourage,
Je logeai au Dauphin à petit hostellage,
Ne pouvant à l’Escu, pour y peu despencer ;
Ni à la Fleur de lys, car il y fait trop cher :
Hostelleries des grands, non des gens de village ;
Je fus bien toutes fois. Puissé-je, dis-je alors,
Trouver à me loger au Dauphin tousjours, lors
Ou qu’à la Fleur de lys ou à l’Escu de France
Je ne pourray loger. Or encore, dit-on
Que l’on est bien traitté et qu’en somme il fait bon
À l’Escu Medicis ou celuy de Florence.

Sous Louis XIII, comme notre pièce le prouve, le même système de satire à l’enseigne fut adopté, et quand arriva le temps des mazarinades, il n’étoit pas encore usé. En 1649 parut un pamphlet de six pages très-impertinent, Les Logements de la cour à St-Germain-en-Laye, in-4 ; et en 1652, Le Fourrier d’Estat marquant le logis de chacun suivant sa fortune ; puis, comme contre-partie de celui-ci : Le Nouveau Fourrier de la cour. À la fin du règne de Louis XIV, on revint encore à ces facéties, qu’on fit débiter, en hors-d’œuvre, dans les farces de société. Palaprat, qui ne faisoit que les remettre au jour, se vanta de les avoir inventées : « Pour soulager la mémoire des acteurs, dit-il dans son Discours sur le Grondeur, j’imaginois pour leurs rôles tout ce qui pouvoit être lu avec grâce et en action, comme lettres, titres de livres, ENSEIGNES DE