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Le vray Dieu est tout le souverain bien ;

Le possédant, on n’a point de tristesses.

Je laisse à luy d’en faire la vengeance :
Le droit royal dépend du souverain.
Il remettra mon sceptre dans ma main ;
Je crois en luy : il en a la puissance.

Le temps present mon esperance atterre,
Ce m’est un ver qui ronge mon esprit :
Car maintenant je suis, comme on m’a dit,
La reyne en paix au milieu de la guerre.

Mais neant-moins je sçay que ta malice
Se trouvera punie en ce bas lieu :
« Les jours ne sont limitez devant Dieu,
« Soit tost ou tard il en fera justice. »

Le sang royal dont j’ai pris ma naissance
Fera peut-estre un jour que le François,
Se ressentant des ruses de l’Anglois,
De son forfaict en prendra la vengeance6.

Tousjours dans l’air ne regne la tempeste,
Tousjours la mer n’a ses flots irrités,


6. On a vu plus haut que plusieurs écrits du même temps émirent un vœu semblable.