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Un faut semblant de Foy, d’hypocrisie,
Vous a causé cette rebellion :
Chacun esprit fait sa Religion ;
Vous voguez tous au flot de l’heresie.

Le Ciel pour vous appreste ses tempestes ;
Vous ne voyez vos malheurs à present.


M. Pory à M. Mead, conservée à la Bibliothèque Harléienne, manuscr. nº 383, donne à ce sujet de curieux détails. La reine, au moment où ceci se passa, n’avoit pas moins de quatre cent quarante personnes attachées à sa maison, ce qui, suivant une lettre du temps, entraînoit une dépense de 240 livres sterling par jour. Revenue de sa colère, Henriette pria, supplia, et fit supplier par Bassompierre, qui étoit alors notre ambassadeur à Londres. Charles n’accorda rien. « Le roy, dit Bassompierre dans une lettre insérée au t. III de ses Ambassades, est si résolu à ne restablir aucun François auprès de la reyne sa femme, et a esté si rude à me parler lorsqu’il m’a donné audience, qu’il ne se peut davantage. » D’après une lettre de lord Dorchester à M. de Vic, l’un des agents de l’Angleterre à Paris, il paroîtroit que le roi refusa même un médecin françois à la reine, bien qu’il fut déjà arrivé à Londres avec l’autorisation de la reine-mère. Quoique tout cela se fût passé depuis bien longtemps, Henriette et ses amis renvoyés en France ne devoient pas l’avoir oublié, et leur rancune devoit être toujours vive contre ceux dont les criailleries avoient poussé le roi à cette extrémité. Il faut lire sur toute cette affaire un chapitre fort intéressant des Curiosities of litterature de d’Israëli ; on en trouve une traduction dans l’Écho britannique du 10 janv. 1835, p. 47–53, sous ce titre : Histoire secrète du roi Charles Ier et de la reine Henriette de France.