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lors fraîchement venu à Paris, pour lui donner cet office, lequel aussi rudement que sévèrement lui contesta qu’il ne feroit pas bien de dépouiller son officier sans crime, et qu’il pourroit, lui vivant, autrement vaquer. — « Mais c’est mon avocat ; chacun prend celui qui lui plaît ; serai-je de pire condition que le moindre de mes sujets ? — C’est, dit-il, l’avocat du roi et de la couronne, non sujet à vos passions, mais à son devoir. J’aimerois mieux gratter la terre aux dents que d’accepter l’office d’un homme vivant. » — Le roi excusa cette liberté de parler et la loua, et changea de conseil, de sorte que trois jours après l’avocat Rusé se vint mettre à genoux devant mon père en son étude, l’appelant son père et son sauveur après Dieu. « Je n’ai, dit-il, rien fait pour vous, ne m’en remerciez point, car j’ai fait à ma conscience, et non à votre satisfaction. »