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de l’arrivée, et il lui sembla bon que je leusse en son lieu, lendemain matin, jour de saint François, et que de foy prenant la loi où il étoit demouré le jour précédent. Il y assista lui-même avec toute l’escole, et témoigna à mon père par lettres latines de sa main qu’il n’y avoit pas pris déplaisir. Ce même fut à Orléans.....

Nous fûmes à Paris le 7 novembre 1550.

Lendemain je disputai publiquement ez escoles de droit en grande compaignie, presque de tout le parlement, et trois jours après je pris les points pour débattre une régence en droit canon, et répétai ou lus publiquement un an ou environ. Après cela il sembla bon à mon père de m’envoyer à la cour avec le garde des sceaux, depuis cardinal Bertrandy, pour me faire cognoître au roi18...



18. Pour résumer mon sentiment sur les dures études du XVIe siècle, et ajouter quelques faits à ceux qui précèdent, je ne puis m’empêcher de citer quelques lignes d’un discours prononcé par H. Rigault à la distribution des prix du Lycée Louis-le-Grand en 1854, et recueilli dans ses Œuvres complètes : « Et, dit-il après avoir décrit l’horrible vie du collége Montaigu, et sa rude discipline, et cependant en ces jours terribles, on voyait accourir en foule une jeunesse prête à tout souffrir, la faim, le froid et les coups, pour avoir le droit d’étudier. Un pauvre enfant qui devait un jour devenir principal de Montaigu, Jean Stondouck, venait à pied de Malines à Paris pour être admis à cette sévère école, travaillait le jour sans relâche, et la nuit, montait dans un clocher pour y travailler encore aux rayons gratuits de la lune. C’était le temps héroïque des études classiques, le temps ou Ronsard et Baïf, couchant dans la même chambre, se levaient l’un après l’au-