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voir, j’ay esté quinse jours à la campagne3, c’est ce qui m’a empeschée d’aller un peu vous empes-


et d’autographes curieux, J. Delort, mit la main sur le précieux paquet et le publia tout, en y joignant un facsimilé, dans le tome I, p. 217–223, de son livre bizarre Mes Voyages aux environs de Paris. Personne ne seroit allé certainement les chercher dans ce coin, où, publiées, elles étoient moins en vue que, manuscrites et inédites, dans les portefeuilles de la bibliothèque impériale. C’est là que les retrouva M. Sainte-Beuve, pour qui, comme pour tout le monde, la découverte et la publication de Delort étoient non avenues. Plusieurs lettres de cette adorable paresseuse dont madame de Grignan disoit à sa mère : « Elle ne vous écriroit pas dix lignes en dix ans ; » dont madame de Sévigné écrivoit : « Elle est fatiguée de dire bonjour et bonsoir ; » et qui disoit elle-même : « C’est assez que d’être ! » Des lettres de madame de La Fayette ! quelle bonne fortune ! M. Sainte-Beuve se hâta donc de copier, et de publier, avec quelques extraits des autres, la plus longue et la plus importante dans son article sur madame de La Fayette (Portrait, 1842, in-18, p. 71–73). Il ne manqua pas de dire, ce qu’il croyoit sincèrement, que le tout étoit inédit. M. Gérusez le pensa de même, et, reproduisant dans sa notice de madame de La Fayette et au tome IV du Plutarque français, p. 304, note, la lettre donnée par M. Sainte-Beuve, il eut soin de lui faire honneur de la découverte. Depuis est venu M. V. Cousin, avec son livre sur madame de Sablé, où les lettres avoient leur place tout naturellement marquée d’avance. Les citations faites par M. Sainte-Beuve le gênèrent. S’il eût su que la découverte et la première publication étoient de Delort dès 1821, il eût été plus à l’aise et ne se fût pas privé de la principale lettre, qu’il évita de peur d’avoir l’air d’emprunter quelque chose à M. Sainte-Beuve. Il