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De Vincennes on les mena à Berny, où ils furent assez longtemps, en attendant leurs ballots, qui avoient été embarqués à Brest pour Rouen. Ils ne pouvoient se résoudre à demander audience, que les présents qu’ils avoient à faire au roi de la part du roi leur maître, et ceux qu’ils faisoient de leur chef, ne fussent exposés dans la chambre d’audience, selon l’usage de leur pays. Tous les ballots étant arrivés, les ambassadeurs firent leur entrée à Paris le 12 août. Ils partirent ce jour-là de bonne heure de Berny8, et se rendirent à Rambouillet9.

Le maréchal duc de la Feuillade alla avec le sieur de Bonneuil, dans les carrosses du roi et de madame la dauphine, les prendre. Les ambassadeurs, étant avertis de leur arrivée, vinrent les recevoir dans la


8. Ce château appartenoit alors à M. de Lyonne, ministre et secrétaire d’État. — Peut-être, toutefois, au lieu de Berny faut-il lire Bercy. La note suivante dira pourquoi.

9. Il ne s’agit pas ici du château de Rambouillet, mais de la maison des Quatre-Pavillons, que le financier Rambouillet avoit fait construire dans le faubourg Saint-Antoine, sur un emplacement écorné depuis par la rue de Bercy. (Sauval, t. II, p. 287.) Cette maison, qu’on n’appeloit que Rambouillet, et dont l’enclos produisoit les meilleurs fruits des environs de Paris, étoit l’endroit d’où partoient les ambassadeurs des puissances non catholiques pour faire leur entrée à Paris. Piganiol de la Force, Descript. de Paris, t. V, p. 103. M. Walckenaer a donné une intéressante description de cette maison et de ses jardins dans sa notice sur M. de la Sablière, dont Antoine Rambouillet étoit le père. Vie de plusieurs personnages célèbres, 1830, in-8, t. II, p. 208–209, 217.