Page:Variétés Tome VIII.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et, bien qu’il soit fort humble de monnoye,
Si donne-t-il ce qu’il peut amasser,
Passionné de se faire fesser,
Voire il promet plus qu’il ne sçauroit faire :
C’est à quoy tend le nœud de cet affaire.
Son excellence est de pouvoir choisir,
Un cœur contant, qui n’ait autre desir
Qu’à bassiner d’amoureuse manière,
Comme a bien faict ceste bonne barbière ;
Mais il faudroit qu’il touchast le teton

Et qu’elle prinst à plein poing son mouton.

De ces faveurs ce prince est idolâtre.
Quand il rencontre une cuisse folastre,
Dont la vertu ne suit point le guidon
Des bons soldats du gentil Cupidon,
Sobre du cul, difficile à la couche,
Et qui ne veut que personne la touche,
Tout son désir en elle est arresté.

Or, pour le jeu qui luy fut appresté,
Vous en sçaurez la plantureuse histoire
De point en point ; mais premier il faut boire.

Ce docte prince, en humeur triomphant,
Est un magot, sous le masque d’enfant,
Qui tout son corps et son esprit adonne
Pour engeoller quelque nisse6 personne.
Mais en ce fait il fut un aprenty


6. Nescia, ignorante, niaise :

Tant ne fut nice, encor que nice fût
Madame Alix, que le jeu ne lui plût.
Madame Al(La Fontaine, Le faiseur d’oreilles.)