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seroit tousjours prest de faire un bon service au roy, cognoissans sa bonne volonté, ils le remirent à M. l’admiral et luy dirent qu’il luy feroit plus amplement entendre le propos qu’ils luy avoyent touché.

Et de fait, deux ou trois jours après, les dits Feuquères et Brion le presentèrent au dit seigneur de Chastillon, admiral, estant logé au dit Orleans, près la maison du prince de Condé, et estoit pour lors le dit seigneur de Chastillon en une salle basse dessous le dit logis ; et après que les dits Feuquères et Brion l’eurent presenté au dit seigneur de Chastillon, il commanda à tous ceux qui estoyent en sa salle de se retirer, ce qu’ils feirent. Et mesmes les dits Feuquères et Brion s’en allèrent, et demeura seul avec le dit seigneur de Chastillon, qui luy demanda, en telles paroles ou semblables, s’il vouloit prendre la hardiesse d’aller au camp de M. de Guyse (estant lors le camp du roy, que le dit sieur de Chastillon appelloit le camp de M. de Guyse, près de Bogency), et que, s’il entreprenoit d’aller au dit camp pour l’effet qu’il luy declareroit, il feroit un grand service à Dieu, au roy et à la republique ; et luy ayant iceluy confessant demandé de quelle entreprinse il entendoit parler, il luy dist que, s’il vouloit entreprendre d’aller au dit camp pour tuer le sieur de Guyse, qui persecutoit les fidèles, il feroit un œuvre meritoire envers Dieu et envers les hommes ; oyant lesquels propos, qui luy sembloyent passer outre ses force et puissance, il dist au seigneur de Chastillon qu’il n’eust osé entreprendre si grande charge. Ouye laquelle responce, le dit sei-