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huit ans après cette lettre ecrite, n’étant mort, selon Moreri, que l’année 166030.

Après cette mort, madame Scarron se trouva fort embarrassée, parce que le défunt, quoiqu’issu d’une famille fort honorable, n’avoit pour tout bien que ses meubles et sa pension de deux mille francs qu’il touchoit en qualité de malade de la reine31. Par sa


M. de Villette : « Mme Scarron est bien malheureuse de n’avoir pas assez de bien et d’equipage pour aller où elle voudroit. »

30. Loret annonce cette mort dans son numéro du 16 octobre 1660. Elle avoit eu lieu neuf jours auparavant. Nous devons à l’obligeance de M. J. Ravenel de connoître l’extrait mortuaire du pauvre poète ; le voici, tel qu’il se trouve sur le registre de la paroisse Saint-Gervais : « 7 octobre 1660. Ledit jour a esté inhumé dans l’eglise desfunct messire Paul Scarron, chevalier, decedé en sa maison, rue Neuve-Saint-Louis, marais du Temple. » Cette curieuse mention, que nous avons déjà transcrite dans Paris démoli, 2e édit., p. 372, prouve que Scarron ne mourut pas rue de la Tixeranderie, comme on le croyoit d’après Saint-Foix, et comme nous l’avions longtemps pensé nous-même.

31. Cette pension n’étoit que de 1500 livres. Scarron la touchoit sur l’ordonnance de M. de Lionne et sur la signature de M. de Tubœuf, au bureau de M. de Berthillat. On connoît l’épître où Scarron remercie la reine, et se vante de sa conscience à bien remplir la charge accordée :

…Votre malade exerce
Sa charge avec integrité ;
Pour servir Votre Majesté
Depuis peu l’os la peau lui perce.
.   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .
Et l’on peut jurer surement
Qu’aucun officier de la reine
Ne la sert si fidelement.