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il lui donna quelque envie de la voir. Elle plut à la dame, qui la retint avec elle, et la mit avec mademoiselle de Neuillans, sa fille, aujourd’hui abbesse de Notre-Dame à Poitiers23. Elle demeura durant quelque temps en Poitou, chez cette dame24. Madame de Noïailles ayant fait un petit voyage à Paris, elle y mena avec elle la jeune Francine. Cette dame logeoit à la rue des Petits-Pères, dans le même quartier où logeoit le fameux Scarron25. Sa maison


çoise d’Aubigné, avec François de La Rochefoucauld, père de l’auteur des Maximes. Elle pensoit avoir ainsi répondu de son âme devant Dieu, etc. ; catholique aussi fervente que Mme de Villette étoit obstinée huguenote, c’est ce qui lui fit tout tenter pour retirer chez elle sa jeune filleule, et pour la remettre dans la religion où elle l’avoit introduite, et d’où elle la trouvoit violemment sortie. Elle fut d’autant plus ardente à cette conversion qu’elle faisoit ainsi sa cour à la reine mère. Après beaucoup d’efforts elle réussit ; Françoise d’Aubigné n’abjura, toutefois, complétement, que lorsqu’elle fut à Paris, au couvent des Ursulines.

23. Scarron lui adressa son Epistre burlesque.

24. « Je commandois dans la basse-cour, disoit depuis Mme de Maintenon, et c’est par ce gouvernement que mon règne a commencé. » Saint-Simon parle aussi de sa misère chez Mme de Neuillant.

25. Nous venons de voir qu’il connoissoit Mlle de Neuillant ; il devoit donc connoître aussi la mère. Segrais dit, comme le P. Laguille, que l’intimité s’établit par le voisinage. « Mlle d’Aubigné, nouvellement revenue d’Amérique, dit-il, demeuroit vis-à-vis de la maison de Scarron. » (Segraisiana, p. 126.) Scarron, rue des Saints-Pères, habitoit l’hôtel de Troie. Il étoit venu dans ce quartier pour être tout proche de la Charité, où il alloit tremper son très