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du Procez de Baif.

 
Soustient effrontement, sans honte,
Qu’il n’est tenu d’en rendre compte.
Sur quoy n’ayant un an tenu,
Un autre arrest est survenu,
Suivant sa bonne renommée,
Condamné à l’accoustumée.

Ne pouvant plus de ce costé,
Il en a quelque autre inventé.
Un Monguibert il me suscite,
Qui me trame nouvelle fruite.
Ce qu’il est je n’en diray rien ;
Le connestable[1] le sçait bien ;
Tant y a, cest homme vient joindre,
Et par lettres royaux se plaindre,
Exposant, pour donner couleur,
Qu’il est des tailles controlleur,
Que Frontenay retient ses gages,
Et sous ce pretexte fait rages
Pour nous tirer à Mont-pelier.
Lors de monsieur le chancelier,
Pour le dernier de mes refuges,
J’ay lettre en reglement de juges,
Et, sur nos faicts bien employez,
Sommes à Toloze envoyez, Où ce Monguibert se resveille ;

  1. C’est-à-dire chef de la connétablie qui jugeoit de tous les crimes commis par les gens de guerre, sur les routes ou ailleurs. G. Baïf, en disant que Monguibert étoit un justiciable de ce tribunal, donne à entendre qu’il ne valoit pas mieux qu’un voleur de grands chemins.