Page:Variétés Tome VIII.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
Le Faict

Là je pique droict, sçachant bien
Qu’à mon nom il vouloit du bien.
Si tost que j’arrive il m’embrasse,
À sa table il me donne place,
M’engage à luy, je vous promets,
Si fort que j’y suis pour jamais,
Tenant pour souveraine gloire
De rendre honneur à sa memoire,
Et de servir qui l’aymera
Tant que possible me sera.
Avec luy je fus une année.
Cependant ma cause est menée
Sur la ligue recommençant ;
Autre accord l’on vient pourchassant ;
Sur quoy ma mère, craignant pire,
De moy procuration tire,
Pensant pour du temps se garder
Venir ailleurs s’accommoder.
Pour quelque mois elle sejourne,
Et puis à Paris s’en retourne,
Ayant le mesme accord passé,
Qui par justice fut cassé,
Coloré d’une autre manière ;
Mais s’il vaut mieux, ce n’est de guère :
Car, de mil escus qu’il donnoit,
En ceste somme il comprenoit,
Par un trop grossier artifice,
Les quatre cens de mon office,
Qu’il devoit exercer pour moy,
Et m’en descharger vers le roy.

Icy pis encores m’arrive,