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tion de son Altesse royale, de messieurs les princes et de l’Union, puisque, par ce moyen, non seulement les pauvres tireront un grand soulagement dans leur disette, mais encore les mieux accommodez se trouveront en seureté et hors de la crainte du pillage et de l’emotion que la necessité auroit pu exciter faute de vivres.




Les Louanges de la paille[1]


Ma foy, je ne m’estonne guiere
Que froment soit graine si chiere,
Si la paille a tant de vertu.
Quoy ! le plus Mazarin du monde
Est à l’abry des coups de fronde,
S’il est à l’abry d’un festu !

  1. Depuis les premiers jours de juillet 1652, un brin de paille mis au chapeau étoit le signe de ralliement des Frondeurs. Ce jour, dit Loret dans sa Gazette du 7 juillet 1652,

    Ce jour, par étrange manie,
    De Paris la tourbe infinie,
    Suivant un ordre tout nouveau,
    Mit de la paille à son chapeau.
    Si sans paille on voyoit un homme
    Chacun crioit : « Que l’on l’assomme,
    » Car c’est un chien de Mazarin. »
    Mais, avec seulement un brin,
    Eut-on quelque bourse coupée,
    Eut-on tiré cent fois l’épée,