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de meurtriers et assassins, pour s’en servir au dict succez.

Et à cest effect auroit donné rendez vous à quelques uns des dicts meurtriers par luy nommément et par deliberations choisis à cest acte atroce[1], pour

    qui se trouve aux Archives générales de Venise, dans les Bandi, proclame e sentenze, L, nº 1, ainsi que nous l’apprend M. A. Baschet dans sa très intéressante publication, les Archives de la sérénissime république de Venise, 1857, in-8, p. 102. Il s’en trouve aussi à la Bibliothèque Impériale, nº 5901, in-fol., nº 3, une copie, envoyée sans doute de Venise à l’époque même de l’événement, et dans la pensée que Georges Corner s’étoit réfugié en France. Le sénat de Venise poursuivoit partout ceux qui avoient échappé à sa justice. Il ne s’en tint même pas à l’avis officiel qu’il donnoit ainsi au gouvernement françois ; pour s’adresser à un plus grand nombre et avoir par conséquent plus de chance de tenter un dénonciateur par l’appât de la récompense promise à quiconque livreroit le coupable, il fit publier à Lyon et répandre partout le livret ici reproduit.

  1. C’étoient de ces bravi contre lesquels le sénat de Venise, qu’on accuse à tort d’avoir protégé cette sorte de sicaires, avoit rendu un décret le 18 août 1600. D’ordinaire ils étoient étrangers, comme on l’apprend par la teneur même du décret : « Des meurtres et des assassinats, y est-il dit, ont été commis en grand nombre, depuis quelque temps, sur divers points de notre État. Il a été reconnu que les coupables ont été le plus souvent des sicaires étrangers, hommes sanguinaires, qui s’engagent comme bravi au service des particuliers, chez lesquels ils trouvent nourriture, entretien, et d’où ils tirent beaucoup d’autres avantages. » Ce décret se trouve à la p. 28 de la curieuse publication de M. A. Baschet citée tout à l’heure. Le fils du Titien, Cesare Vecellio, dans son livre si intéressant,