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tain qu’à Nevers28 l’argent ne manque non plus que l’eaue de la fontaine ; qu’il a près de luy huit cens gentils hommes ; que tout le Languedoq et la Guyene sont à sa devotion, avec huit mile gentis hommes, tous des parles.

Pan. Vous mantés, inposteur ; vous aurés dronos29 sur ce beq de corbin. Je ne pouvois plus tenir mon eau. Je luy ay fait manger ses parolles.

Guer. Estrille, estrille le, Panurge, iquet marroufgle. I m’en vais li faire ine Guéridon.

Ce crassous savetié, infantour de miseres,
Come inpaerturbatour en soit mis os galeres.

Ainsi tous les factions y puissiant allé per ecrire di quele longue plgume ; coment olat fait gile, iquet vilein ! I dis sur iqu : malhour à qui prendrat les armes, so nest pre lou service do Rey.

Pan. Il faudroit punir ces discoureurs et conteurs de balivernes. Il y en a qui parlent si advantageusement de ceux qui troublent l’estat et qui nous mangent, que c’est une honte. Je veux coiffer le premier que je rencontreray, qu’il s’en souviendra trois jours après la feste.

Ant. Mes bons amis, vous voyés en la personne


28. L’un des quartiers généraux des mécontents. V. plus haut, p. 237.

29. Expression toute rabelaisienne (Gargantua, liv. 1, ch. 27 ; Pantagruel, liv. 2, ch. 14). Elle paroît venir du langage toulousain, dont Le Duchat invoque à ce propos le dictionnaire. Claude Odde, de Triors, dans les Joyeuses recherches de la langue tolosaine, dont M. G. Brunet a donné une nouvelle édition (1847, in-8), n’en a toutefois pas parlé. Elle se prend pour tape, horion.