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en fairat lou mulet de quauque presidant. Per vré olet in grousse pitié. I fis ine rimaille lotre matein sur iqu.

De l’Estat on parle entre nous,
In chasqu’un sur icu caquete,
Is s’en vouliant melé tretous,
Jusques au fis de la jaquete.

Pan. Le voicy venir, ce maistre discoureur, qui nous resoudra sur toutes questions d’estat : car il est grand politique en plusieurs poins. Vous soyés le bien rencontré, maistre Jean, et le bien revenu.

Me Jean. Et à vous, messieurs et amis. J’ay ouy dire que vous autres avés fait des pertes : ce n’est rien, il faut bien que les gendarmes vivent. Par S. Crespin, je leur eusse faict bonne chere s’ils fussent venus chés moy, et sans pleurer.

Pan. Par ma barbe, c’est bien rentré pour un courtisan à la grande forme. Il faudra donc que les bons François nourrissent les mauvais de poules, de poulets et de veaux ?

Me Jean. Aga, je sçay bien que j’ay travaillé pour des grans seigneurs de la cour, et que j’ay oüy dire à plus de quatre savetiers de bonne mémoire que cest esloignement de monsieur le Prince n’estoit à autre fin que pour racoutrer l’estat16.

Ant. A ! maistre Jean, il est bien aisé à dire, mais on ne racoutre pas l’estat comme une paire de botes


comme à maître Guillaume, on faisoit endosser toutes sortes de petits livrets, V. t. 2, p. 273.

16. Le prince de Condé avoit quitté Paris le 6 janvier 1614, pour se mettre à la tête des mécontents.