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Ant. Celuy qui a vendu le bois tortu est un sot homme ; vous diriés qu’il est bien amy des armes, mais il est indigne de jamais avaler du piot, et que Bachus luy pardonne.

Guer. Olet per vrè in nigaut.

O vaudret ben meux estre en la cuisine
Pre se rejoui que vendre sa vigne.

Pan. Maistre Jean s’est arresté, mais il viendra à nous. C’est un grand fat ; comment il tranche du politique ! Nous sommes en un temps qu’il n’y a petit pelé de secretaire de S. Innocent, clerc, pedant, magister croté, artisan, qui ne se mele d’escrire et de parler des affaires d’estat ; ils sont fricassés sur les pons et par les rues, que c’est pitié. Tu verras tantost que ce maistre savetier enfilera les affaires comme grains benits14.



rement en usage dans le Poitou, selon La Monnoye, dans son Glossaire des noëls bourguignons. La vèze étoit la partie par laquelle on souffloit ; l’outre s’appeloit bille, et des deux mots on avoit fait celui de bille-vezée pour balle soufflée, et au figuré pour toutes les sornettes d’où il ne sortoit que du bruit et du vent.

14. Ce n’étoit qu’un cri dans toute la noblesse et la bourgeoisie contre les gens de métier qui se mêloient de pérorer sur les affaires publiques. « Aujourd’hui, écrivoit Mornay un peu auparavant, il n’y a boutique de factoureau, ouvroir d’artisan ni comptoir de clergeau, qui ne soit un cabinet de prince et un conseil ordinaire d’Etat ; il n’y a aujourd’hui si chetif et miserable pedant qui, comme un grenouillon au frais de la rosée, ne s’emouve et ne s’esbatte sur cette cognoissance. » (Cité par Mayer, Galerie philosophique du XVIe siècle, t. 2, p. 271.) Je lis encore dans