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et poulets. Olet in grous cas de porté in moulein à la guerre : lou vent (i cré ben) emporteroit ique le vaillance ; olienat qui deveniant d’evesques mouinés et olet devenu de mounié gendarmea.

Pan. Voicy venir M. Jean, le savetir de nostre vilage, qui ne fait qu’arriver de la grande ville, où il a demeuré longtemps ; il chante le Te Deum et jargone des affaires d’estat.

Guer. Is disiant quo lest opiniatre comme in mule ; mais dites-mé, que vous semble encore de tous iquets lous gendarmeas nouvellement creés ?

Pan. Je dis qu’ils auront tous un pié de nais quand ils verront que la guerre s’en retournera au premier passage de rivière ; et puis il n’y a ny foin ny avoine de ceste année.

Guer. Je vis l’otre matein l’aine dau compère Estienne, is le vouliant faire passé au pont de Satein, is ne puguirant jamais. Olavét pour, ayant passé, de ne trouvé ren à petre. O faudrét doné l’anguillade12 à tous iquets picourours si serré que lour peu ne vosit ren après à faire vèzes13 ou cornemouses, comme disiant iquets courtisans.



pouiller une de mes aisles, c’estoit la plus belle jacquette que j’avois jamais eue. »

12. Les pédagogues romains fouettoient leurs écoliers avec une peau d’anguille. (Pline, liv. 9, ch. 23.) L’usage étoit resté, et le mot ici employé en étoit venu. Il se trouve plusieurs fois dans Rabelais (liv. 2, ch. 30 ; liv. 5, ch. 16). Je lis aussi dans Regnier, sat. 8, v. 155–156 :

Ce beau valet, à qui ce beau maistre parla,
M’eust donné l’anguillade et puis m’eust laissé la.

13. La vèze étoit une sorte de cornemuse plus particuliè-