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cela ne durera pas, à ce que m’a dit le compere Guéridon, qui vient de la grande ville. Vous sçavez qu’il a nouvelles à commendement, et des bonnes.

Pan. Vous a-il pas dit d’où procède ceste meschante guerre de trousse-vache et de mange-veaux ? Je voudrois et tous ceux de nostre vilage que ceux qui en sont la cause principale eussent quelques dragmes du feu S. Anthoine dans le perinée4 aussi bien qu’ils font manger nos poules.

Ant. Vous avez dit là un mot latin, vous l’entendez donc ?

Pan. Je n’en sçai gueres, et si me coute bon, car ce fut l’année du cher latin. Mais voicy venir Guéridon en chantant. Quoy qu’il ait, il est tousjours gay.

Guer.

Tous lous habitans de nos bonnes villes
Disant qu’estiant sous de guerres civiles.

Pan. Ceux qui sont aux champs en sont bien en-


MM. Le Roux de Lincy (Chants historiques, t. 1, p. 31) et Quitard (Dictionnaire des Proverbes, p. 646) ont avec raison donné crédit à cette étymologie, que Boursault avoit d’ailleurs soupçonnée bien longtemps avant eux. V. ses Lettres, 1722, in-8, t. 1, p. 214–215.

4. Ce mot, qu’Antitus va prendre pour un mot latin, désigne l’espace qui se trouve entre l’anus et les parties génitales. C’est d’une fistule en cet endroit que mourut le vainqueur de Marignan ; M. Cullerier, chirurgien de l’hôpital du Midi, l’a démontré dans sa curieuse brochure : De quelle maladie est mort François Ier ? Paris, 1856, in-8. Nous avions déjà avancé qu’il n’étoit pas mort du mal vénérien. (V. l’Esprit dans l’histoire, p. 99.) Cette nouvelle autorité nous donne pleinement raison.