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graces pour le bien heureux retour de ton cher favori M. Guillaume. Rends luy preuve qu’il n’a point logé une ame ingrate et que le bien quy t’est faict ne tombe point en une terre sterile.



Discours fait par maître Guillaume. Suite des rencontres de maître Guillaume dans l’autre monde.

L’on me fait mort,
Mais c’est à tort,
Car ma folie
Demeure en vie.

Quand Henri IV eut été assassiné, on lui donna maître Guillaume pour compagnon d’outre-tombe. Un nouveau pasquil fut publié, qui racontoit ses nouvelles pérégrinations infernales : Le Voyage de maître Guillaume en l’autre monde, vers Henry-le-Grand.

Le monde n’est que pure folie,
Où chacun rit suivant sa passion.
Ne blâmez donc pas ma libre affection
Qui prend plaisir à si pure manie.

1612, in-8. — Cette fois, il n’y eut pas, que je sache, pour le retour du maître fou, de feu de joie et réjouissance de la part de Mathurine. Ce n’étoit pas qu’elle fût morte, ni qu’on eût cessé de mettre sous son nom les petits livrets qu’on vouloit répandre. Bien longtemps après sa mort, à l’époque de Mazarin, on recouroit encore à ce patronage de folie. Peu s’en fallut même qu’on ne fît endosser à la reine Christine, dans une satire, le nom de notre vieille folle de cour. Le pseudonyme, tout étrange qu’il fût, n’eût pas manqué de transparence. Il n’eût pas fallu gratter beaucoup pour trouver dessous une extravagante, et de bien pire espèce que la pauvre Mathurine. Christine, en effet, venoit alors de faire assassiner Monaldeschi ; c’est même pour populariser la nouvelle de son crime, et pour la forcer à partir de Paris, dans le cas où elle n’auroit pas