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ment donné sa foy à un jeune gentil-homme qui est de haute stature, portant une petite barbe blonde ou rousse, et depuis pour la seconde fois il avoit donné sa dite foy au prince de Portian, le dit gentilhomme auquel il avoit premièrement donné sa foy le tua et luy donna un coup de pistole.

Et plus n’a dit, et a signé à la minutte31.



31. « Si, dit la Response, le dit Poltrot, ou pour crainte de la mort, ou par autre subornation, a persisté en ses confessions fausses et controuvées, à plus forte raison le dit seigneur admiral et ceux qui par icelles sont chargez avec luy persistent en leurs responses, qui contiennent la pure et simple vérité. » L’amiral demande ensuite qu’on le confronte avec Poltrot. Il a récusé le Parlement et autres juges qui se sont manifestement déclarés ses ennemis « en ces presents tumultes » ; mais qu’on attende la paix, que Poltrot, jusque la sûrement gardé « en lieu où il ne puisse être intimidé ni suborné », soit mis alors en présence de l’amiral, par ce moyen le tout pourra être « verifié et vuidé par des juges non suspects ». Si, au contraire, on procède aussitôt au jugement et à l’exécution de Poltrot, enlevant ainsi à l’amiral « et à tous autres le vray moyen de se justifier des susdites fausses accusations, ils protestent de leur integrité, innocence et bonne reputation contre les dessusdits juges et contre tous ceux qu’il appartiendra. » Ainsi se termine cette Response. Puis on lit : « Faict à Caen, en Normandie, ce douziesme de mars, l’an mil cinq cent soixante et deux. Ainsi signé : Chastillon, La Rochefoucaut, Th. de Bèze.» On ne tint pas compte de la demande faite ici par l’amiral, et dont Brantôme a aussi parlé ; l’on passa outre au jugement et à l’exécution de Poltrot. Coligny se plaignit de cette hâte, d’autant plus qu’il avoit appris que, dans un second interrogatoire qu’on n’avoit pas rendu public, l’accusé avoit démenti ce qu’il avoit dit dans le pre-