Page:Variétés Tome VIII.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en l’ordre que dessus, marchèrent vers leur logis. Est assavoir que toutes les rues estoient tendues de riches tapisseries14 ; avoit esté dressé sur la fin du carrefour de Lombrière ung grand echarffault en fasson d’arc triomphant. Au mylieu avoit ung pavillon, riche à merveille, au dedans duquel y avoit ung personnaige en chaire, acoultré d’abit royal, tenant septre ; à dextre et senestre, deux autres personnages en chaire, representans messieurs les Dauphin et d’Orleans, au dessus desquelles, mesmement sur celle du roy, estoyent les armes du roy, de la royne, soubs ung timbre imperial, et au dessoubs ung escripteau où avoit : Veni sponca mea veni de libano et coronaberisti. Pareillement sur les dits seigneurs, les dites armes, escript : Euntes ibant et flebant, et, de l’autre part : Venientes, aut


doient deux grosses pierres, grosses comme deux noix. Sa robbe estoit de veloux cramoisy, doublée de taffetas blanc, bouffant aux manches, au lieu de la chemise, les manches de la robbe couvertes de broderies d’or et d’argent. Sa cotte estoit de satin blanc à l’entour, couverte d’argent battu, avec force pierreries ; et y estoit le chancelier de France, Du Prat, qui la receut pour le roy, accompaigné de plusieurs cardinaulx et prelatz ; y estoient aussy les ambassadeurs de Venise, Ferrare, Anglelerre, et plusieurs princes, seigneurs et dames de France, entr’autres Mme de Nevers. »

14. « Et depuis la dicte porte, écrit le bourgeois de Paris, jusques à la grande eglise Sainct-André, estoient les rues tendues ; y furent joués mistères, et y avoit trois grands theatres elevez en hault, où estoient les armes du roy et de la royne. »