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Requête1 d’un poëte à M. de Vattan2, prévost des marchands
de Paris, pour être exempté de la capitation
3.

Voyez, Seigneur, ce que c’est que le monde !
Que je le hais ! qu’en malice il abonde !
Mais ce qui plus excite mon courroux,
De l’heur d’autrui c’est qu’il est très jaloux :
Jaloux (hélas ! je frémis quand j’y pense !)


1. Nous n’avons trouvé cette pièce que dans un recueil françois qui se publioit à Londres au dernier siècle, Le nouveau Magazin françois, ou Bibliothèque instructive et amusante pour le mois de janvier 1750 ; in-8, p. 206–208.

2. Félix Aubery, marquis de Vattan. Il ne fut prévôt des marchands que de 1740 à 1741. La date de la requête qu’on lui adresse ici n’est donc pas bien difficile à préciser.

3. C’étoit une taxe par tête, comme son nom l’indique. On ne l’imposoit que dans les grands besoins de l’État. Un édit du 18 janvier 1695 l’avoit établie, à condition qu’elle cesseroit à la fin de la guerre, ce qui eut lieu en effet ; mais elle ne tarda pas à revivre, et cette fois pour ne plus cesser. Elle est remplacée aujourd’hui par ce que nous appelons la contribution mobilière et personnelle. La connoissance de toutes les affaires concernant la capitation étoit attribuée au prévôt des marchands ; de là la requête du poëte à M. de Vattan.