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de la nuit il se destourna de son chemin, et se vint rendre jusques au village d’Olivet dedans le corps de garde des Suisses, où il luy fut dit par l’un des dits Suisses ces mots : « Ho ! wer do ? » Entendant lesquels mots, il cogneut que c’estoit la garde des Suisses, et se retira en arrière picquant jusques au lendemain huit à neuf heures du matin, et cognoissant que son cheval estoit las et travaillé, il se logea en une cense, où il se reposa jusques au lendemain, qu’il y fut trouvé et amené prisonnier22.



de Portereau à son logis, et pour toute sa noblesse qui l’y accompagnoit, au lieu de la grande peine, fatigue, et grand tour que nous faisions d’aller passer au pont d’Olivet, et que ce ne seroit qu’à l’appetit de quatre à cinq cent escus. M. de Guyse luy dit : Espargnons l’argent de nostre roy, il en a assez à faire ailleurs ; tout luy est bien de besoin, car un chascun le mange et le pille de tous costez. Nous nous passerons bien de ce pont ; mais que j’aie mon petit bateau, c’est assez… De sorte que si ce pont eust esté faict à l’appetit de peu, nous eussions toujours accompagné nostre general par le pont jusques à son logis, et ne fussions allé faire ce tour et passer à la débandade à Olivet, et par ainsy luy très bien accompaigné, ce maraud n’eust jamais faict le coup, lequel seut très bien dire qu’autrement il ne l’eust osé attaquer, que par ceste occasion qui certes estoit fort aisée. » — L’évêque de Riez, dans sa lettre, dit que le pont de Saint-Mesmin avoit été ainsi rompu par les protestants.

22. Tout ce long paragraphe ne concernant en rien l’amiral, on lit seulement dans sa réponse : « Cest article appartient particulierement au dit Poltrot, et pourtant on s’en rapporte à luy, louant Dieu cependant, de tous juste jugement. » — Les Mémoires de Tavannes (coll. Petitot, 1re série, t. 24, p. 293) confirment ce que Poltrot raconte ici : « Luy,