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Le Salve Regina des Prisonniers, adressé
à la Royne, mère du Roy
1.

La frayeur qui nous espouvante,
Poussée d’un injuste courroux,
Nous a faict d’une voix tremblante
Vous dire humblement à genoux :

Salve, Regina.



1. Cette pièce, in-8 de huit pages, est cataloguée par le P. Lelong, sous le nº 17,761, comme se rapportant au règne de François II, et le titre d’un recueil factice de la Bibliothèque de l’Arsenal, contenant cette pièce, les deux suivantes et une requeste des prisonniers, en prose, a suivi le P. Lelong. L’éclat de la conjuration d’Amboise, le titre de reine-mère, conservé par l’histoire à Catherine de Médicis, alors qu’on a perdu l’habitude de l’appliquer à la veuve de Henri IV, désignée plus habituellement sous son nom de Marie de Médicis, sont les causes de l’erreur du P. Lelong, dont l’attribution est tout à fait fausse. Et d’abord, bien que le journal de Brulart (Mémoires de Condé, édit. de 1743, t. 1, p. 8) dise que dans la conjuration d’Amboise « il y avoit plus de malcontentement que de huguenoterie », il seroit étonnant que trois pièces sur ce sujet fussent toutes trois catholiques, et elles le sont certainement. Dans la première, l’emploi du Salve Regina et l’allusion aux bons Pères ; dans les deux autres, la présence du purgatoire, qui figure sur le titre de la